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 Quan vei la lauzeta mover

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 Le vol et le chant des oiseaux ont suscité, à maintes reprises, dans l’esprit des poètes et des musiciens, l’expression du chant de l’âme humaine.

 

 Un des plus beaux exemples de la musique médiévale nous vient de l’art des troubadours.

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 En effet, Bernart de Ventadorn  (Bernard de Ventadour, 1147-1170), l’un des plus renommés trobar, a célébré les vertus de la domna, la Dame notamment avec ce chef d’oeuvre de la poésie lyrique occitane Qu’an vei la lauzeta.

 Les chemins sonores ont le plaisir de vous offrir une transcription musicale en notation moderne, qu’il conviendra de jouer, à la flûte par exemple, avec une certaine liberté à l’instar du vol de l’alouette ; tandis que le premier couplet du canso  occitan est proposé dans la traduction française extraite de « l’Anthologie le Livre d’or des Troubadours » compilée par un de ses plus fervents interprètes Gérard Zucchetto, et publiée aux éditions de Paris Max Chaleil.

 

«  Quand je vois l’alouette de joie agiter ses ailes contre le rayon (du soleil), qui s’oublie et se laisse tomber à cause de la douceur qui pénètre son cœur. Ah ! quelle grande envie me vient de tous ceux que je vois joyeux et je m’émerveille qu’aussitôt mon cœur ne se fonde point de désir.»

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 Dans la région du Limousin d’où est originaire Bernard de Ventadour, deux espèces d’alouettes s’élèvent dans le ciel tout en chantant (alauda arvensis et arborea). On pense, en particulier, à la première, l’alouette des champs, beaucoup plus fréquente par le passé, qui peut chanter de longues minutes sans s’arrêter et qui tout à coup se laisse choir dans la prairie, pour ensuite s’envoler à nouveau  jusqu’à « disparaître dans le soleil ».

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 Même l’œil affûté a parfois du mal à la suivre dans le ciel bleu tant elle monte haut, à plus de 100m parfois où elle reste suspendue. Mais à son écoute, ses envolées lyriques d’une  grande complexité musicale forcent l’admiration du mélomane subjugué.

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 Ce n’est pas étonnant qu’un maître du canso ait été inspiré par l’alouette ; presque 800 ans plus tard, au  début du XXème siècle, un grand compositeur anglais, Ralph Vaughan-Williams, aura la même veine inspiratrice en écrivant une superbe partition pour violon et orchestre : « The Lark Ascending ». Nous y reviendrons…

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 Quant à nos politiques et législateurs, ils seraient bien inspirés, de retirer l’alouette de la liste des espèces chassables, car s’ils avaient la bonne idée, ne serait-ce qu’une seule fois de l’écouter les beaux jours venus, ils comprendraient -peut-être- l’incongruité de la chasse pratiquée parfois au moyen de techniques cruelles , comme c'est le cas avec la glu ou la matole, qui tuent sans discernement nombre de passereaux de l'alouette à la grive, et  tant d’autres oiseaux qui nous enchantent par la beauté de leurs chants.

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